BIENNALE INTERNATIONALE
DE LA PSYCHANALYSE
à partir des travaux de René Lew
De la praxis de la théorie
à la pratique de la psychanalyse
— et inversement.
Marseille, Pentecôte 2022
(4-5-6 juin 2022)
Au Couvent Saint-Lazare
35 rue Edmond-Rostand,
(6e arrondissement)
Argument
De la raison freudienne au schématisme lacanien, et des conditions de la psychanalyse à la béance de la signifiance — dans leur réversion.
Un aller-retour ou une concomitance lie la théorie et la pratique. Freud insiste pour théoriser la pratique à partir d’elle. C’est en effet la seule transmission extensionnellement possible. Car la pratique en elle-même correspond à ce que Lacan est justifié́ à appeler «psychanalyse en intension».
Cette intensionalité concerne ladite cure, mais pas uniquement elle : elle inclut aussi la passe et le cartel. Cet ensemble constitue le trépied pratique de la psychanalyse.
Il n’empêche que nombre de concepts de la psychanalyse sont spéculatifs (au dire même de Freud) — et ce terme n’est pas à prendre en mauvaise part. La question précisément est par contre de pouvoir faire la part des choses en spécifiant ce qui est spéculatif, ce qui est mythique, ce qui est réaliste, etc. La logique, la topologie et la poétique, pour le moins, entrent ici aussi en ligne de compte pour faire travailler les données pratiques de la psychanalyse, aussi bien que ses hypothèses de travail. C’est quand même une question de conception du monde, malgré́ Lacan qui, tout comme Freud, voulait s’en départir. On ne saurait échapper à une conception des choses (plus Auffassung que Anschauung, même si l’intuition n’est pas à dédaigner). Dès lors se pose la question des manières de communiquer l’expérience, autrement dit de rendre compte de la pratique (ces dernières notions sont de Lacan) sans se contenter d’une pratique empirique, mais sans non plus tomber dans un dirigisme par lui-même sidérant.
C’est donc d’expérience qu’il va s’agir dans cette biennale. À tenir pour acquis que la seule transmission effective est celle du vide opératoire de la signifiance que la parole met en œuvre, c’est-à-dire qu’elle la met en scène et l’articule (dans l’ambiguïté des termes).
Autrement dit entre théorie et pratique de la psychanalyse, et à les lier en faisant saillir leur indiscernabilité́, c’est à un choix politique qu’on a affaire. À nous de le spécifier en utilisant l’indiscernabilité́ des fonctions imprédicatives et de certains objets prédicatifs — non sans ambiguïté́ à leur égard non plus.
Avec le développement de la parole, c’est l’imprédicativité́ (Lacan parlait d’« anti-philosophie ») de la sophistique qui domine et met en corrélation la psychanalyse non seulement avec la poésie et l’art, mais aussi avec tel choix de langage dans les mathématiques (ainsi du langage des catégories), la logique et la topologie.
L’ensemble a trait au choix de théorisation de l’organisation signifiante : imprédicative à suivre la définition qu’en donne Lacan — et qui reste scientifique, si l’on admet que des sciences soient imprédicatives. Autrement dit, le signifiant dans la psychanalyse n’est pas celui de la linguistique (et Lacan retourne Saussure tout comme il se détache de Jakobson). Dès lors une politique de la psychanalyse ne saurait concerner que des sujets singuliers (dans les échanges auxquels ils se rendent) ou des (petits) collectifs, mais pas des individus pris en masse, ce qui est le fait de la politique au sens standard.
Plus théoriquement, dans la psychanalyse, ce coté du politique proprement dit est tenu par l’Autre, et sa jouissance néfaste (Unlust) où opère la mort distincte de la pulsion de mort. En face, la labilité́ de la signifiance tient à sa récursivité́, dont le sujet se sustente en termes de narcissisme primordial. Voilà ce que l’acte psychanalytique prend en considération.
Soubassement aussi de ce qui pourrait être une politique de la lettre à mener dans les circonstances discursives actuelles.
Osvaldo Cariola / R. L.
Copenhague
le 22 juin 2021
PROGRAMME DU COLLOQUE
des samedi 4, dimanche 5 et lundi 6 juin 2022
Samedi 4 juin 2022
09h00 – Ouverture du colloque
09h15 à 10h15
René Lew :
Lettre, signifiance et discours au risque de leur fascisation
10h15 à 10h45
Discussion du texte envoyé par Sarah Schulmann
10h45 – 11h00 Pause-Café
11h00 à 11h45
Jean-Charles Cordonnier :
Mais comment peut-on ne pas transgresser ?
11h45 à 12h30
Frédéric Dahan :
Fragments d’une subversion du sujet ?
12h30 à 14h15 – Pause déjeuner
14h15 à 15h00
Frank Grohmann :
Le Junktim comme symptôme
15h00 à 15h45
Emmanuel Brassat :
Discours, écritures et pratiques de l’Autre et du neutre
après Freud
15h45 – 16h00 Pause-Café
16h00 à 16h45
Amin Hadj-Mouri :
À quoi se soumettre pour s’insoumettre ?
Dimanche 5 juin 2022
09h00 à 09h45
Jeanne Lafont :
La chaîne à 6, ses « sources »
… et la question de la pratique sociale
09h45 à 10h30
Sandrine Aumercier :
Ma question est-elle d’intérêt général ?
10h30- 10h45 – Pause-Café
10h45 à 11h30
Philippe Chaillou :
Aurait-il fallu juger Œdipe ?
11h30 à 12h15
Florence Sztergbaum :
La cause et le désir
12h15 à 14h15 – Pause déjeuner
14h15 à 15h00
Pierre Pitigliano :
L’amour intellectuel de la parole
15h00 à 15h45
Augustin Giovannoni :
Interpréter le mal-être du sujet contemporain.
La question du sujet de Jacques Lacan à René Lew
15h45 – 16h00 – Pause-Café
16h00 à 16h45
Touria Mignotte :
Penser les « fantasmes originaires » chez Freud
en terme de dynamiques d’« extension de la criticité »
Lundi 6 juin 2022
09h00 à 09h45
Bernard Hubert :
Artaud et la sortie de la psychose
09h45 à 10h30
Osvaldo Cariola :
Raison freudienne, science lewienne
10h30- 10h45 – Pause-Café
10h45 à 11h30
Pierre Smet :
Pratique, théorie & co.
11h30 à 12h15
Abdou Belkacem :
L’amour de la lettre
12h15 à 14h15 – Pause déjeuner
14h15 à 15h00
Nestor Braunstein :
(Titre à préciser)
15h00 à 15h45
René Lew :
« Tirer un dire autre du texte »
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De la praxis de la théorie
à la pratique de la psychanalyse
— et inversement.
Marseille, Pentecôte 2022
(4-5-6 juin 2022)
Au Couvent Saint-Lazare
35 rue Edmond-Rostand,
(6e arrondissement)